Accouchement naturel

A la fin de ma grossesse, j’étais très friande de témoignages d’accouchement et des premiers mois avec bébé. J’ai beau avoir déjà connu une grossesse et un accouchement, je sais bien que chaque histoire est unique et que tout pouvait se passer différemment cette fois-ci. Ça a été le cas d’ailleurs ! J’avais également envie de l’écrire pour moi, pour ne rien oublier de ce moment. C’est donc parti pour le récit de ma petite expérience, j’espère que cela vous intéressera.

Rupture de la poche des eaux : en route pour la maternité

Dans la nuit (à 40SA+ 4), aux alentours de minuit et demi, je me réveille après avoir entendu un espèce de craquement dans mon ventre. Pour avoir regardé beaucoup de vidéos de récits d’accouchement, j’ai tout de suite pensé à la poche des eaux.

Sur le moment je me lève, je vais aux toilettes et il ne se passe rien. Je me dis donc que ce n’est pas ça et me prépare à retourner me coucher. A ce moment-là, mon fils m’entend et m’appelle pour un petit bisou. Je m’assoie sur son lit et attend les 5 secondes qu’il met à se rendormir et ce qui devait arriver arriva… je me relève et ça coule ! Je réussis in extremis à me glisser dans la douche avant d’inonder la chambre de mon loulou ! A partir de là c’est un peu l’euphorie et en même temps le bordel dans ma tête. Je réveille mon homme, prend une douche, essaye de penser à tout ce qu’il ne faut pas oublier… Pendant ce temps-là il appelle la maternité et la mamie pour garder notre fils. Bref, c’est parti ! Les contractions commencent à se faire sentir de plus en plus, mais elles sont tout à fait gérables (toutes les 10 minutes à ce moment-là). On réussit à partir aux alentours de 2h du matin, pour arriver aux alentours de 3h à la maternité, le temps de déposer le loulou chez sa mamie et de faire les 30 minutes de route. Dans la voiture, les contractions ont été beaucoup plus douloureuses et c’était vraiment difficile à gérer. Elles se rapprochaient (toutes les 5 minutes) mais surtout, les secousses de la voiture, les dos d’âne, les bosses et compagnie me compliquaient vraiment la tâche.

Le début de l’accouchement : contractions et compagnie

Une fois sur la terre ferme, je gère beaucoup mieux les contractions grâce à la respiration et la préparation que j’avais mise en place chez moi (méditation notamment). La sage-femme commence par me poser un monito de 45 minutes qui confirme bien les contractions et le fait que bébé les supporte bien. Elle m’ausculte, et je suis dilatée à 3cm. Le travail a donc bien commencé, je suis ravie !

Mon projet étant d’accoucher sans péridurale, je demande à profiter de la salle nature et de la baignoire sur laquelle j’avais beaucoup misé. Petit coup dur, puisque leur protocole ne permet pas de bénéficier de la baignoire en cas de rupture de la poche des eaux, ce que je ne savais pas. Elle me propose donc d’aller pour le moment en chambre classique et de prendre des douches si je le souhaite, puis de passer en salle nature plus tard. A partir de ce moment-là ; je ne regarde plus l’heure et je me mets dans ma bulle. Les temps vont donc être très approximatifs. Arrivés dans la chambre, je commence par faire du ballon ; il est donc environ 3h30, quelque chose comme ça. Je gère assez bien et réussi tout à fait à rester en pleine conscience. Je décide de boire un peu, et revomis tout dès la contraction suivante. Je me résous donc à laisser tomber l’eau, malgré ma soif persistante. Au bout de quelques temps (peut-être 20/30min), je sens vraiment les contractions changer et j’ai de plus en plus de mal à les supporter. Je passe donc sous la douche pour essayer de me détendre avec l’eau chaude. Mon homme tient la paume de douche sur mon dos / sur mon ventre pour essayer de me soulager. A chaque contraction, je le prends dans mes bras (les bras autour de son cou) et laisse peser tout mon poids sur lui. Cette position, que j’avais appris dans le livre de Julie Bonapace, m’a énormément aidée. C’est de plus en plus difficile, je commence à sentir descendre le bébé, ça pousse… Au même moment je perds du sang. On décide donc d’appeler, l’auxiliaire de puériculture arrive et va chercher de suite la sage-femme.

chaussons bébé

C’est parti !

Celle-ci arrive avec la magnifique blouse d’hôpital et un fauteuil roulant, et c’est parti pour un sprint vers la salle nature. Tout va très vite, elle prépare tout le nécessaire à la vitesse de l’éclair, elle ne s’attendait pas à ce que ça aille si vite j’imagine (et nous non plus). On m’installe, on m’ausculte et je suis dilatée complètement, poupinette n’est pas loin. Il doit être aux alentours de 5h30, quelque chose comme ça. Les sensations à ce moment-là sont très très intenses, je sens que ça pousse puis que ça brûle très fort. D’instinct, je me mets sur le côté pour accoucher. Je savais que sans péridurale, je pouvais choisir ma position pour accoucher et avais décidé de ne pas trop y penser avant. Je voulais que ça me vienne naturellement, ne voulait pas intellectualiser le truc. Peu après, je commence donc à pousser, cela pousse tout seul de toute façon… J’ai l’impression d’être dans un autre monde, c’est très étrange. L’auxiliaire de puériculture m’autorise à lui broyer la main (et je l’en remercie ^^), mon homme tient ma jambe pour que ce soit plus facile pour moi, enfin c’était folklo quoi ! Il faut dire qu’accoucher en salle nature, sur une espèce de grande banquette, ça n’a rien à voir avec les lits habituels d’un accouchement classique. Honnêtement la poussée m’a paru durer des heures, ça a vraiment été le plus difficile à gérer pour moi. Autant j’étais bien préparée à gérer mes contractions, autant ces sensations là, que je n’avais jamais vécues ont été compliquées à gérer. Pour mon fils, je n’avais connu que les douleurs des contractions jusqu’à 4cm de dilatation puis avais eu la péridurale. La descente du bébé et la poussée sont des sensations bien différentes des contractions. J’avais vraiment l’impression que je me déchirais de partout. Même si j’avais déjà entendu des récits d’accouchement sans péridurale l’expliquant, c’est autre chose de le vivre quand même. Après quelques poussées, la sage-femme m’a proposé de mettre la main pour sentir la tête mais la coquine était déjà repartie ! La tête est sortie à la contraction suivante, et après quelques secondes (minutes ?), j’ai pu l’attraper et la prendre dans mes bras. Il était 06h05 et elle était là ! Je ne pourrais pas dire combien de fois j’ai poussé, j’étais réellement dans un autre monde, à la fois à fond dans le moment présent, et à la fois ailleurs. J’étais (nous étions) tellement heureux et soulagés de l’avoir avec nous ! J’ai également coupé le cordon moi-même (parce que monsieur est phobique des nombrils…oui oui ça existe =). J’ai ensuite pu la mettre directement au sein et la tétée de bienvenue s’est super bien passée.

La délivrance

Notre petite bulle de bonheur n’a pas duré longtemps puisque le placenta ne voulait pas sortir. J’ai donc eu une perfusion d’ocytocine pour relancer les contractions mais cela n’a pas suffi et j’ai bénéficié (si on peut dire ça hum…) d’une délivrance manuelle. Pour faire simple, elle m’a appuyé sur le ventre plusieurs fois comme une malade pour faire sortir le placenta et les membranes. Pour être honnête, ça a été la pire partie de l’accouchement. Je ne saurais pas dire si les douleurs étaient plus ou moins importantes que celles des contractions ou de la poussée, mais ça a été difficile à vivre. Avec ma fille dans les bras, j’avais simplement envie de profiter du moment.

Suite à cela, j’ai perdu pas mal de sang, trop de sang par rapport à la normale. La sage-femme m’a alors expliqué qu’en salle nature, il était difficile de quantifier le sang perdu et elle ne savait pas trop si la perte était hémorragique ou à la limite. J’ai donc été pas mal surveillée pendant les premières heures après l’accouchement afin de vérifier que les saignements n’étaient pas anormaux, que je me sentais bien etc. (ce qui était le cas). Finalement, j’avais bien fait une petite hémorragie, qui a été confirmée par prise de sang et une baisse d’hémoglobine trop importante. Suite à cette délivrance, j’ai appris que j’avais eu une petite déchirure interne et externe (youpi !). En fait, c’est la cicatrice de l’épisiotomie de mon premier accouchement qui a craqué (et j’ai également eu un petit point à l’intérieur). Pour pouvoir me recoudre sans douleur, la sage-femme m’a anesthésié localement. Effectivement je n’ai pas eu mal, mais je sentais tout ! La sensation était hyper étrange, je ne saurais l’expliquer, c’était vraiment très désagréable. Heureusement ça n’a pas duré longtemps.

naissance-bebe

Le retour dans notre chambre

Après quelques heures, nous avons été transférés dans notre chambre et avons pu profiter tous les 3. Papa a pu faire du peau à peau à son tour, et moi prendre un méga petit déjeuner car il faut le dire : je crevais la dalle ! La suite de la journée est passée à la vitesse de l’éclair. On a profité de nos premiers moments, et présenté bébé à son grand frère en fin de journée. La rencontre a été adorable. Sur le moment, il a été très intimidé et osait à peine s’approcher d’elle. Il est ensuite venu timidement lui faire un petit bisou et un câlin. Je regrette de ne pas avoir eu l’idée de filmer ce moment !

Et voilà j’en ai terminé pour mon récit d’accouchement. J’espère ne pas avoir trop effrayé celles qui ne sont pas encore passées par là. Honnêtement si c’était à refaire j’accoucherai sans péridurale sans hésiter ! Je vous prépare d’ailleurs un petit article sur ce sujet, avec la préparation que j’ai mise en place et les raisons de mon choix.

Naissance naturelle

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